Circuit « Août 1944 »

Montormel
Mémorial de Montormel ©Tourisme 61
Mémorial de Montormel
Le Mémorial de Montormel offre un point de vue exceptionnel sur la vallée de la Dives. Il est situé sur la côte 262 Nord, où les chars du 1er Régiment blindé polonais prirent position dans l’après-midi du 19 août 1944. Le nom donné à cette colline fait référence à l’altitude portée sur les cartes d’état major de l’époque. Les Polonais lui ont donné le nom de Maczuga (massue) à cause de sa forme, mais aussi à cause de l’impact que la prise de cette position va avoir sur l’armée allemande. Pendant 3 jours, les Polonais assaillis de toute part résisteront ici jusqu’à l’épuisement aux assauts allemands.Montgomery dira de l’action des Polonais qu’ils étaient « le bouchon de la bouteille dans laquelle deux armées allemandes s’étaient retrouvées enfermées ». Les Canadiens l’appelleront « the Polish battlefield »: le champ de bataille polonais.
Boisjos
Manoir de Boisjos
Situé à l’extrémité nord-ouest de la côte 262 et dominant la sortie de la poche vers Champosoult et Vimoutiers, Boisjos fut au cours des combats d’août 1944 un des bastions du périmètre défensif polonais. C’est à partir du contrebas du manoir que les parachutistes de Meindl attaquèrent pour sortir de la poche en se portant au-devant du 2e SS Pz-Korps qui venait de prendre les Polonais à revers. Au cours des combats, le manoir servit d’hôpital, tandis que les prisonniers allemands s’entassaient dans les vergers et bois alentours. Constamment attaqué, il résista néanmoins à tous les efforts faits par les Allemands pour s’en emparer. Finalement, le 21 août vers midi, l’arrivée des chars canadiens permit de briser l’encerclement du manoir et scella, définitivement cette fois, la fermeture de la poche de Falaise.
Mont Chauve
Mont Chauve
Le champ au-dessus du manoir de Boisjos permettait aux unités polonaises de contrôler les sorties occidentales de la poche de Falaise – Chambois. Il porte le nom de « mont chauve » dans les témoignages de l’époque. A cet endroit précis, lors des combats du 20 août 1944, le 3e escadron du 1er régiment blindé polonais pris à revers par la contre-attaque allemande perdit sous les coups d’un seul Panther cinq de leurs Sherman. C’est peut-être l’endroit du plateau où la contre-attaque du 2e SS Pz-Korps fut la plus près de réussir. Une stèle, rédigée en Français et en Polonais, commémore la fin de la bataille de la Poche de Falaise, le 22 août.
Couloir
Le couloir de la mort
C’est le nom donné par les Allemands à cet axe de 6 kilomètres qui court de la Dives jusqu’au pied de la colline 262 Nord. Ce couloir étroit, aux petits chemins de terre encaissés, encombré de véhicules détruits et de cadavres d’hommes et de chevaux, est l’unique voie de sortie pour quelques 100.000 Allemands encerclés dans la poche. Battus par l’artillerie, mitraillés par l’aviation, ce sont finalement 50.000 hommes qui réussissent en l’empruntant à sortir du « Kessel », nom donné par les Allemands à la poche de Falaise – Chambois. Mais la majorité de leur matériel est perdue…
Moissy
Moissy
Au 19 août, avec les ponts de Saint Lambert, il ne reste plus que ce gué pour franchir ce fossé anti-char naturel que représente la Dives. Sous les tirs d’artillerie et les attaques incessantes de l’aviation alliée, des milliers de soldats allemands s’engouffrent par ce passage étroit. Les esprits s’échauffent et il n’est pas rare de voir les hommes en venir aux mains pour forcer le passage. Des officiers arme au poing tentent de donner un semblant d’ordre au chaos qui règne alors. Le gué de Moissy débouche directement dans le « couloir de la mort » qui mène à Coudehard vers la sortie de la poche.
Chambois
Chambois
Il est environ 19h, le 19 août 1944, lorsque les Polonais descendant du nord et les Américains en provenance du sud se rencontrent à Chambois: la poche de Falaise est désormais fermée par une poignée de mains symbolique entre le major Zgorzelski (10e dragons) et le capt. Waters (Co. E, 359e RI). C’est ensemble que dragons et lanciers polonais d’une part, GI’s américains d’autre part, affrontent les attaques allemandes deux jours durant. Aujourd’hui, plusieurs lieux rappèlent la bataille:- Dans l’église, une plaque à la mémoire du 10e régiment de dragons est apposée sur le mur à droite de l’entrée; – Devant le donjon (12e siècle), une stèle rappelle la bataille et son contexte; – Vers la sortie de la ville en direction de Gacé, un monument commémoratif a été positionné à l’endroit précis de la rencontre entre Polonais et Américains. L’Eglise appartient à la paroisse Saint-Maximilien Kolbe, franciscain polonais mort à Auschwitz le 14 Août 1941.
Saint Lambert
Saint Lambert sur Dives
Après la prise de Chambois, le pont de Saint-Lambert-sur-Dives devint le dernier pont sur la Dives resté aux mains des Allemands. Or, le groupe de reconnaissance de la 4e DB canadienne arrive à la lisière du village le matin du 19 août 1944… Pendant deux jours, les Canadiens commandés par le Major Currie vont tenter de couper les ponts qui enjambent la Dives. La pression des troupes allemandes en retraite est pourtant terrible: à plusieurs reprises, les positions canadiennes sont submergées. Les chars tournent en rond les uns derrière les autres et se couvrent mutuellement avec leur mitrailleuses, repoussant les fantassins allemands qui les escaladent pour les faire sauter. Malgré tout, les Canadiens résistent et gênent considérablement le repli allemand. Pour ce fait d’arme, le major Currie se voit décerner la Victoria Cross, la plus haute distinction de l’empire britannique, la première que les Canadiens se voient attribuer pour la campagne du Nord-Ouest de l’Europe. Aujourd’hui, un belvédère est disposé à l’entrée ouest de la ville, d’où les Canadiens lancèrent leurs assauts en direction du pont. Il retrace sur plusieurs panneaux les dernières phases de la bataille de Normandie et permet de comprendre l’importance de l’action canadienne.
Tournai
Tournai sur Dives

Situé au coeur de la poche allemande, Tournai fut le théâtre du calvaire des civils et de la défaite allemande.
C’est au sommet du clocher que l’abbé Launay fait fixer un drap blanc (actuellement visible au Mémorial de Montormel). Puis après bien des négociations et un long périple sur le champ de bataille, il réussit à obtenir la reddition de 300 Allemands auprès d’un officier Canadien dans ce qui va devenir la « cour de la reddition ». Le signal est donné et, dans l’après-midi, 1.500 autres Allemands se constituent prisonniers au même endroit. Partout, les redditions deviennent massives, la bataille est terminée.
Une plaque située près du Half-Track M3 rappelle la reddition des soldats allemands obtenue par l’intervention de l’abbé Launay.

Aubry
Aubry en Exmes
Terrés la journée en forêt de Gouffern, c’est essentiellement de nuit que les Allemands tentent leur chance pour échapper à l’artillerie et aux chasseurs bombardiers alliés. Comme les routes et les chemins sont encombrés, le génie allemand a ouvert des passages dans les haies pour permettre aux convois de passer. Le spectacle est dantesque: tout n’est qu’épaves fumantes, déjà les cadavres se décomposent, des chevaux affolés et blessés sillonnent en tous sens la plaine. Bientôt avec la nuit il devient impossible de se déplacer sur le champ de bataille, il y a trop d’obstacles et les fuyards se heurtent sans cesse aux carcasses des convois précédents.